Les bases du bien-être et de la santé
Pour comprendre les bases sur lesquelles repose la santé du lapin, il faut prendre comme modèle le lapin de garenne. Trop souvent on considère que le lapin de compagnie n'a rien à voir avec son cousin sauvage. Ce n'est pas parce qu'il est plus petit ou qu'il a les oreilles tombantes qu'il n'a pas les mêmes besoins fondamentaux. Les éleveurs n'ont modifié que la taille des oreilles ou la couleur de la fourrure, ils n'ont pas modifié les besoins physiologiques du lapin. Des études scientifiques* ont démontré que des lapins de laboratoires, de compagnie ou de garenne se comportaient exactement de la même manière si on les mettait dans les mêmes situations.
Le lapin de garenne vit en société, en terrier, à l'extérieur, se repose et mange une bonne partie de la journée, passe le reste du temps à grignoter, bondir, courir, interagir avec ses congénères, marque énormément son territoire et fait beaucoup d'exercice.
En imposant à un lapin la vie en intérieur, on l'oblige à s'adapter à un nouveau mode de vie pas forcément adapté à son métabolisme. Ceci provoque une bonne partie des maladies et troubles du comportement.
Voici un petit récapitulatif, non exhaustif, des effets de la captivité sur la santé :
Lapin de garenne |
Lapin de compagnie |
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Il est sédentaire et vit sans variation brutale de lieux, bruits ou température. |
Il est soumis dès son plus jeune âge à de nombreux stress : bruits (musique, tv...), transport, déménagement, sevrage brutal, vacances. Il est important de le préserver du stress au maximum. Le stress peut non seulement entraîner des troubles du comportement (jusqu'à l'automutilation) mais aussi déclencher une pasteurellose ou des problèmes digestifs. |
Il vit au rythme des saisons, son alimentation dépend exclusivement de ce qu'il trouve sur place et ne varie que très peu. Il vit dans des prairies se nourrissant de foin, herbe, feuillages, pissenlit, trèfle et ronces... Quelques graines, légumes et fruits peuvent enrichir son menu de temps à autre. Il a à disposition exactement les mêmes plantes tout au long de sa vie avec quelques petites variations saisonnières, jamais brutales. |
Le lapin de compagnie dispose trop souvent d'une nourriture industrielle inadaptée.
-la verdure indispensable doit être assez proche de celle mangée dans la nature : branchage ou feuillage. Les légumes racines ne doivent pas représenter la base de la verdure offerte au lapin.
-La verdure sauvage constitue un complément non négligeable : herbes, pissenlit, plantain, ortie, ronce... Si vous possédez un jardin, elle peut même constituer la base de l'alimentation. -La base de l'alimentation devant être pauvre et constituée en grande partie de foin et herbe Un mauvais régime provoque : ralentissement du transit ou blocage, diarrhée, obésité, crottes molles chroniques, problèmes dentaires, problèmes urinaires et osseux |
Il vit en société dans un ensemble de terrier appelé garenne avec quelques adultes et des juvéniles. |
Le lapin de compagnie a besoin d'un compagnon si possible du sexe opposé (ils devront être stérilisés pour éviter les naissances à répétition). Si ce n'est pas possible il aura besoin de beaucoup d'attention de votre part. Vous devrez passer du temps à communiquer avec lui, jouer et le toiletter.
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Il vit dans un terrier, c'est un endroit rassurant, protégé et assez tempéré. C'est un espace de vie assez grand disposant de plusieurs sorties et espaces. |
Comme son cousin sauvage le lapin de compagnie a besoin d'un terrier artificiel.
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Il vit en extérieur et profite du soleil. |
Il vit le plus souvent en intérieur et en cage. Le manque d'exposition à la lumière naturelle peut entraîner un déficit en vitamine D et une mauvaise absorption du calcium. Ceci a des conséquences néfastes sur son ossature et sa santé dentaire.( cf les travaux du Dr Harcourt Brown). Si vous le pouvez, offrez à votre lapin des sorties en plein air.
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Il passe sa journée à grignoter, ceci fait à la fois travailler sa dentition et son système digestif |
Lorsqu'il est nourri de granulés ou mélanges, il passe très peu de temps à manger. Cette nourriture très riche est digérée lentement alors que le lapin doit au contraire digérer très rapidement une nourriture pauvre. Ce type d'alimentation est néfaste pour la dentition (mauvaise usure) pour son système digestif et provoque ennui et troubles du comportement. Le lapin doit pouvoir grignoter du foin de qualité 24h/24h. |
C'est un animal crépusculaire |
Pour respecter le rythme naturel du lapin il faut lui offrir ses repas le matin et le soir lorsqu'il est le plus actif . S'il vit en cage c'est aussi à ces périodes qu'il faut lui autoriser de grandes sorties pour se défouler. Le reste de la journée est en grande partie consacré à la digestion, au grignotage et à la sieste.
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Le marquage de territoire est une des activités principales du lapin de garenne.
et marquage discret à la sortie d'un terrier : 2 façons de marquer le territoire reprises par le lapin de compagnie |
Comme son cousin, le lapin de compagnie marque son territoire. Dans le meilleur des cas il le fait avec son menton mais bien souvent c'est à l'aide de jets d'urine et crottes. Ce comportement se retrouve chez le mâle comme chez la femelle, il peut être stoppé par la stérilisation. Le lapin a besoin de se promener et de vérifier l'état de son territoire, c'est par cela qu'il commence chacune de ses promenades.
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La recherche de nourriture est une activité physique en plus d'être un passe temps agréable. |
Le lapin de compagnie n'a souvent qu'à se pencher pour trouver une gamelle pleine ou à lever la tête pour trouver son râtelier.
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Les lapins de garenne vivent peu longtemps. Ils forment un garde manger vivant pour de nombreux prédateurs et leur durée de vie est limitée. La mortalité des petits est très importante et l'âge maximum est estimé à 3 ans. |
Le lapin de compagnie vit de plus en plus longtemps ce qui entraîne de nouvelles pathologies causées par le vieillissement. Si à ceci s'ajoute une mauvaise hygiène de vie votre lapin risque de développer des problèmes chroniques dès 3 ans.
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* sources : articles du Dr Shirley Seaman et de la comportementaliste Joanne Edgar numéro spring 08 de Rabbiting On)