Ovario-hystérectomie de la lapine en images
Mise à jour : 10/04/2011
Par le Dr Julien Goin
ATTENTION ! Cet article contient des photos de l'intervention chirurgicale qui sont susceptibles de heurter la sensibilité des jeunes lecteurs. |
Avant toute stérilisation chirurgicale, il est important de vérifier le sexe du lapin. Bien que cette étape apparaisse comme évidente, elle évite néanmoins bien des erreurs… La photographie montre l’aspect normal d’une vulve de lapine.
Un quart d’heure avant le début de l’anesthésie, le vétérinaire pratique trois injections (morphinique, anti-inflammatoire et antibiotique) en vue de diminuer les risques de douleur et d’infection per- et post-opératoires.
La lapine est contenue dans une serviette et un masque est appliqué contre son museau dans le but de lui faire inhaler un anesthésique gazeux (ex : isoflurane). L’induction de l’anesthésie se fait en quelques minutes et la lapine s’endort progressivement jusqu’à ne plus réagir à aucun stimulus.
Un gel oculaire (type larmes artificielles) est appliqué sur les deux globes oculaires dans le but d’éviter les risques de dessiccation cornéenne pendant l’intervention. En effet, durant l’anesthésie, les deux yeux restent ouverts et la sécrétion lacrymale diminue, ce qui peut engendrer l’apparition d’ulcères cornéens.
L’abdomen est tondu depuis la région péri-ombilicale jusqu’à la région inguinale.
La zone tondue est nettoyée et aseptisée à l’aide d’un savon antiseptique chirurgical.
Une fois la lapine anesthésiée et préparée, elle est transférée depuis la salle de préparation jusqu’en salle de chirurgie. Elle est installée sur une table de chirurgie munie d’un tapis chauffant visant à diminuer les risques d’hypothermie (plan moyen). Elle est reliée par le masque à un appareil d’anesthésie gazeuse assurant la distribution en continu d’un mélange d’oxygène et d’anesthésique, dont les concentrations respectives sont modulables par un assistant au besoin (arrière-plan). Un scialytique permet l’éclairage du site opératoire (en haut). L’ensemble du matériel chirurgical stérile est disposé sur un plateau appelé « assistant muet » (avant-plan).
L’ensemble du matériel chirurgical est entièrement stérile et contenu dans des emballages à usage unique. De haut en bas et de gauche à droite : trousse de chirurgie, champ de table pour le matériel, champ opératoire pour le patient, fil résorbable pour la ligature et la suture des structures internes, fil irrésorbable pour la suture de la peau, gants, lame de bistouri.
Un champ opératoire stérile est placé sur l’abdomen et maintenu par quatre pinces à champ.
Une incision du plan cutané est pratiquée à l’aide d’un bistouri.
L’incision cutanée laisse apparaître la paroi musculaire abdominale.
La paroi musculaire est saisie à l’aide d’une pince et une courte ouverture est pratiquée à l’aide d’un ciseau.
Une sonde cannelée est introduite dans l’ouverture. Le vétérinaire incise la paroi musculaire en plaçant la lame du bistouri dans la gouttière de la sonde, ce qui évite de léser des structures sous-jacentes vitales, comme par exemple l’intestin, volumineux chez le lapin.
La paroi abdominale est réclinée à l’aide d’un écarteur. La corne utérine gauche est extériorisée à l’aide d’un crochet à ovariectomie.
L’ovaire gauche est visualisé (flèche blanche). On notera au passage la présence de plusieurs petits kystes utérins (flèche noire).
Les vaisseaux sanguins irriguant l’ovaire sont ligaturés afin de prévenir toute hémorragie au moment du retrait de l’ovaire.
L’exérèse de l’ovaire gauche est ensuite pratiquée par section de son attache ligamentaire et de ses vaisseaux sanguins.
Une fois l’ovaire détaché de ses attaches, le ligament large est rompu sur toute sa longueur afin de libérer la corne utérine gauche. L’ensemble est ensuite récliné vers l’arrière. On peut alors visualiser le reste de l’appareil génital : corps et cols de l’utérus, seconde corne utérine (droite).
La corne utérine droite est attachée au plafond de la cavité abdominale par le ligament large, souvent infiltré par du tissu graisseux, comme c’est le cas sur cette photographie.
L’ovaire droit est visualisé, sous la forme d’une structure de forme ovale et de couleur saumon, ici située à l’extrémité de la pince.
A l’instar de l’ovaire gauche, les vaisseaux sanguins irriguant l’ovaire droit sont ligaturés afin de prévenir toute hémorragie au moment du retrait de ce dernier. La même technique est appliquée pour l’ovaire et la corne utérine droits que pour l’ovaire et la corne utérine gauches.
Une fois les deux ovaires et les deux cornes détachés de leurs attaches ligamentaires et vasculaires, ils sont réclinés vers l’arrière afin de faciliter la visualisation du corps et des deux cols utérins. A ce stade, la seule attache restante est le corps de l’utérus, relié au vagin.
Le corps de l’utérus est ligaturé, puis une section est pratiquée qui permet le retrait de l’ensemble formé par les deux cols utérins, les cornes et les ovaires.
La paroi musculaire est suturée à l’aide d’un fil chirurgical résorbable.
La paroi musculaire est suturée à l’aide de multiples points séparés.
La peau est suturée, soit par de multiples points séparés, soit comme ici par un surjet (fil unique passant plusieurs fois au sein de la peau et attaché par un nœud à chaque extrémité de la plaie). L’animal reçoit ensuite un traitement antibiotique et antalgique par voie orale jusqu’au retrait des points qui s’effectuera dix à quinze jours après la chirurgie.
L'appareil reproducteur de la lapine est constitué d'une vulve, d'un vagin, d'un utérus (composé de deux cols et de deux cornes) et de deux ovaires. L'ovario-hystérectomie consiste à retirer les deux ovaires et l'utérus.
A la différence de la plupart des mammifères, l'utérus de la lapine comporte non pas un mais deux cols parfaitement différenciés et situés côte-à-côte.
L'ovaire de la lapine présente une forme allongée.
La technique chirurgicale et les soins pré, per- et post-opératoires peuvent varier selon les habitudes et les protocoles de chaque vétérinaire.
Photos : Dr GOIN Julien, CASSIN Florian (stagiaire)