Prévention des pododermatites chez le lapin de compagnie.
Mise à jour : 01/09/2017
Une pododermatite est une affection cutanée qui touche principalement les talons des lapins de compagnie mais peut également toucher la peau à la base des griffes. Podo se réfère à plante des pieds/pattes et dermatite à une inflammation de la peau.
Le lapin n’ayant pas de coussinets, contrairement aux chiens et aux chats, ces zones sont très sensibles à la qualité du sol et à l’humidité. Cette inflammation est donc extrêmement fréquente chez les lapins de compagnie, principalement chez ceux vivant confinés en cage mais aussi chez ceux vivant en liberté.
Si vous surveillez régulièrement les pieds de votre lapin, vous constaterez sans doute que le talon perd un peu ses poils. Parfois, ceci n’est visible qu’en soulevant les poils couchés sur le talon. À ce stade, il n’y a pas à s’inquiéter. La présence d’une callosité n’est pas problématique non plus, sa formation peut même être encouragée grâce à la crème Bio Balm Dermoscent®. Ainsi les talons seront moins sensibles aux frottements et aux chocs. C’est un stade qui ne mérite pas d’autre traitement que de la prévention. La majorité des lapins de compagnie est confronté à ce stade sans aucune évolution négative. On peut considérer ce stade comme normal chez des lapins ne bénéficiant pas d’un sol naturel.
En revanche, si la perte de poils est importante et si la peau présente des signes d’inflammation (œdème, rougeur, peau brillante et chaude…), il est préférable de demander l’avis de votre vétérinaire. En effet, en cas de pododermatite, il faut impérativement traiter dès les premiers symptômes. C’est le stade 1 de la pododermatite.
Au stade 2, l’ulcère s’ajoute à ces symptômes. Les tissus plus profonds sont touchés. La chirurgie est souvent nécessaire pour retirer les tissus endommagés.
Au stade 3, les tendons et même l’os peuvent être touchés, parfois de manière irréversible.
La prédisposition génétique
Les lapins Rex, du fait de leur fourrure très courte, y sont plus sujets. Leurs pieds sont en effet encore moins protégés que ceux des autres lapins. Il faut donc, encore plus que pour d’autres lapins, veiller à ce que les autres causes de pododermatite ne soient pas présentes.
A l’inverse, certains angoras semblent également être plus sensibles alors qu’ils ont souvent les pieds richement recouverts de poils.
Il n’y a en revanche pas de causes liées au sexe du lapin ou a son âge.
Le confinement en cage
Les lapins confinés en cage, même une partie de la journée, ne peuvent pas adopter de positions naturelles et encore moins se déplacer. Or un lapin a besoin de varier les positions de siestes, de s’étirer, de se mettre debout, de courir, bondir, etc. Enfermé, il est contraint d’adopter une position statique, « en poule », ce qui le fait reposer sur les mêmes appuis en permanence. L’ennui est également un facteur prédisposant, or en cage, un lapin s’ennuie énormément puisqu’il ne peut absolument pas exprimer son comportement naturel. Il peut alors développer un comportement stéréotypique de type léchage excessive ou épilation. Certains se rongent également les callosités des talons. Tout ceci fragilise encore plus les pieds.
Un sol en grillage métallique est terriblement mauvais pour les lapins que ce soit en fond de cage ou du bac à litière. Si vous souhaitez mettre une grille protectrice dans le bac à litière, elle doit être en plastique souple.
Renoncer à cet habitat inadapté est une priorité. En liberté, le lapin peut bouger aussi souvent qu’il le souhaite et adopter des positions qui soulage ses pieds.
Le manque d’exercice
Beaucoup trop de lapins vivent en cage ou dans de petits enclos ne leur permettant pas de faire assez d’exercice. Or l’exercice est vital pour éviter les pododermatites. 3h de promenade par jour ne suffisent pas. Lorsqu’il court ou saute, le lapin utilise la partie avant du pied mais lorsqu’il est sans cesse assis ou couché en poule, il exerce une pression constante sur les talons, ce qui finit par provoquer une inflammation et parfois même une nécrose des tissus sur lequel l’os appuie constamment. Le lapin va alors encore réduire ses déplacements car ses pieds seront devenus trop douloureux. Un cercle vicieux s’installe alors. La liberté totale est vraiment la meilleure solution, là encore, mais elle ne suffit pas : il faut enrichir l’environnement.
Le manque d’hygiène de l’habitat
Les lapins vivant en cage souffrent également d’humidité car les fuites de biberons sont très fréquentes. De plus, ils ne bénéficient souvent pas de bac à litière et sont donc à longueur de temps au contact de la litière souillée. Bien des lapins ont le dessous des pattes jaunes sans que cela ne choque leurs propriétaires. Pourtant, c’est le signe d’un manque d’hygiène. Un lapin blanc doit avoir le dessous des pieds parfaitement blancs. Les autres doivent également conserver leur coloris d’origine et ne pas jaunir du tout.
La solution, là encore : la liberté totale ainsi que le remplacement du biberon par une gamelle adaptée et l’usage d’un bac à litière avec grille de protection.
La nature du sol
Les pieds des lapins sont naturellement adaptés à des sols variées et naturels : terre, sable, herbe, pierre, tapis de feuilles mortes…La plupart de ces sols sont souples et permettent aux lapins de parfaitement poser leurs pieds au sol. En revanche, dans nos intérieurs, les sols sont durs ce qui rend les contacts plus irritants et les chocs plus nombreux.
Le linoléum, quant à lui, peut provoquer des allergies. Il n’est pas rare qu’un lapin souffrant de pododermatites chroniques lorsqu’il vit sur un sol en linoléum, guérisse à l’occasion d’un déménagement dans un logement pourvu d’un sol en carrelage ou en parquet.
Il est important d’offrir au lapin une alternance de sols variés et en matière naturelle. Evitez les couvertures en laine polaire et autre matières synthétiques. Privilégiez les tapis en coton tissés à plat.
Le handicap temporaire ou définitif
De nombreuses maladies peuvent handicaper le lapin et l’empêcher d’adopter de bonnes positions. Toutes celles qui entraînent un déséquilibre (encéphalitozoonose, otite, fracture, problème neurologique divers, etc.), oblige le lapin à prendre de mauvais appuis et peuvent évoluer en pododermatite. Il est donc important de surveiller le dessous des pieds lorsque votre lapin est immobilisé ou déséquilibré.
Si votre lapin est immobilisé dans une posture précise, il est important de rendre le sol le plus moelleux possible comme conseillé dans l’article sur l’habitat du lapin handicapé.
Un lapin souffrant de problèmes urinaires et ayant régulièrement les pattes et l’arrière train souillés peut lui aussi développer des inflammations et infection au niveau des pattes et pieds si ces derniers restent trop souvent dans l’humidité. Il faut tondre au maximum l’entrejambe et l’intérieur de cuisses pour éviter de retenir l’urine mais il ne faut jamais tondre le dessous des pieds en prévention (Malheureusement certaines vétérinaires l’ont déjà fait.) Seuls les poils assurent une protection du dessous des pieds. Chez ces lapins, on rencontre plus souvent des problèmes d’abcès.
Une infection secondaire
Si votre lapin souffre d’une infection où qu’elle soit, elle peut finir par toucher également le dessous du pied. Il faut donc veiller à une hygiène parfaite.
Le surpoids
Le confinement mais aussi l’abus de friandises, de fruits, de granulés et de carottes provoquent un surpoids. Un poids excessif repose alors sur les talons du lapin, réduit les possibilités de toilettage du lapin ainsi que son activité.
Les griffes trop longues
Lorsque les griffes sont trop longues, le lapin ne peut plus poser ses pieds à plat. Ces derniers ont tendance à se cambrer faisant ainsi entièrement reposer le poids du lapin sur les talons au lieu de le faire reposer sur la globalité du pied.
Nervosité du lapin
Un lapin très nerveux peut soit se grignoter les poils des pieds, laissant les talons sans protection soit taper des pieds de manière intempestive ce qui provoque de gros chocs sur une partie très sensible.
Il faut tout d’abords déterminer la ou les causes les plus probables et consulter au plus vite votre vétérinaire. Modifier les conditions de vie est souvent indispensable en plus du traitement médical. Pas seulement jusqu’à la guérison mais sur le long terme.
Le port d'une "chaussette" peut s'avérer indispensable dans certains cas mais il ne faut surtout pas le faire sans l'avis de votre vétérinaire car, mal posée ou posée à mauvais escient, les conséquences peuvent être grave pour votre lapin.
Pour les informations sur le traitement en images, c’est ici.