LES MYIASES
Mise à jour : 14/11/2017
Par le Dr Julien Goin
AVERTISSEMENT ! Cet article contient des photographies pouvant choquer les personnes jeunes ou sensibles. |
Une myiase est un développement de larves de mouches au sein du tissu sous-cutané.
Il s’agit d’une affection estivale touchant les lapins élevés en extérieur. Les mouches pondent dans les replis cutanés, notamment si la peau est sale ou présente des lésions. C’est le cas par exemple lors de dermatite périnéale causée par une souillure par les urines ou les excréments, notamment chez les lapins obèses n’arrivant pas à faire correctement leur toilette et les lapins à poils longs. De mauvaises conditions d’hygiène peuvent également être responsables (ex : lapin maintenu sur une litière de mauvaise qualité et/ou non nettoyée régulièrement).
Photo 01 : aspect après tonte d’une dermatite périnéale causée par une souillure par les urines chez un lapin à poils longs.
Le diagnostic est aisé, le lapin présentant une prolifération d’asticots au niveau de la peau, fréquemment en région périnéale. Une surinfection bactérienne avec gangrène est possible, assombrissant le pronostic.
Photo 02 : myiase affectant l’ensemble du périnée avec fistule cutanée importante, mise à nu des muscles périnéaux et nécrose du testicule droit, secondaire à une souillure par des excréments liée à de mauvaises conditions de maintenance pendant l’été.
Photo 03 : idem (vue rapprochée).
Le traitement met en jeu une tonte, un nettoyage, une antisepsie et une désinsectisation locales des plaies, ainsi qu’une antibiothérapie en raison du risque de surinfection secondaire. Les larves sont tuées puis retirées, à l’aide d’une pince stérile par exemple. Une anesthésie est souvent nécessaire pour réaliser correctement ces soins. Dans les cas les plus avancés (nécrose ou gangrène trop importante, myiase affectant des tissus vitaux), l’euthanasie est parfois recommandée.
La prévention consiste en une bonne hygiène de la litière et du lapin (tonte et nettoyage réguliers du périnée lors de souillure), ainsi qu’en une surveillance accrue de la peau du lapin l’été.