EXTRACTION DES INCISIVES EN IMAGES
Mise à jour : 25/10/2013
Par le Dr Julien Goin
AVERTISSEMENT ! Cet article contient des photographies réalisées lors de chirurgie pouvant choquer les personnes jeunes ou sensibles. |
L’extraction des incisives est une intervention indiquée lors de malocclusion incisive congénitale, ou lors de malocclusion incisive acquise sévère, gênante ou récurrente (voir l’article sur les malocclusions incisives). Lorsqu’une seule incisive est concernée, il est généralement possible de pratiquer une extraction simple de cette dent, l’incisive voisine s’inclinant pour compenser son absence et assurer l’usure des incisives opposées. Cet article a uniquement un but informatif à l’attention des propriétaires de lapins, le mode opératoire pouvant varier d’un vétérinaire à l‘autre.
Le matériel nécessaire est le suivant (de gauche à droite) :
Matériel utilisé lors d’extraction des incisives :
Syndesmotome de Crossley :
Davier :
Le lapin reçoit avant l’intervention une prémédication antibiotique et antalgique par injection sous-cutanée, afin de minimiser le risque de douleur et d’infection per – et post-opératoires.
L’extraction des incisives nécessite une anesthésie générale. Bien que l’anesthésie gazeuse soit l’anesthésie de choix lors de chirurgie chez le lapin, l’anesthésie fixe est ici intéressante, car elle facilite considérablement le travail du vétérinaire. En effet, il est plus difficile de réaliser une intervention dentaire sous anesthésie gazeuse, car la présence d’un tube, d’une sonde ou d’un masque d’anesthésie encombre le site opératoire.
Les gencives sont désinfectées. Lorsqu’elles sont trop longues, les incisives peuvent être coupées ou meulées au préalable afin de faciliter l’intervention.
La dent est détachée de la gencive à l’aide d’une fine lame courbe ou d’une petite lame de bistouri.
Section de l’attache gingivale de l’incisive inférieure gauche :
Section de l’attache gingivale de l’incisive inférieure droite :
Le ligament dento-alvéolaire, qui relie la dent à son alvéole, est ensuite sectionné à l’aide d’un syndesmotome de Crossley. Pour cela, le vétérinaire immobilise d’une main la mâchoire tout en retroussant les lèvres, puis introduit délicatement cet instrument entre la gencive et chaque face de la dent, par de petits mouvements de rotation en direction de la racine. Une petite hémorragie est normale pendant cette étape.
Section du ligament dento-alvéolaire de l’incisive inférieure droite :
(photo à venir)
Section du ligament dento-alvéolaire de l’incisive inférieure gauche :
(photo à venir)
Une fois que l’incisive est suffisamment mobile, elle est retirée à l’aide d’une pince appelée davier. Le vétérinaire vérifie que l’incisive est entière et que le bourgeon dentaire est présent. Il est important de l’enlever afin d’éviter une repousse de la dent. En cas de doute, une radiographie permet de vérifier que l’incisive a été retirée entièrement.
Aspect des cavités dentaires après extraction des incisives principales, les incisives vestigiales étant encore en place.
Aspect des cavités dentaires après extraction des six incisives :
Vérification de la présence des bourgeons dentaires après extraction :
(photo à venir)
L’incisive (ou une aiguille courbe) est réintroduite dans la cavité dentaire, afin d’écraser le tissu germinatif de la dent. Il est important de procéder à cette étape afin d’éviter une repousse de la dent.
La gencive est rincée et suturée à l’aide d’un fil résorbable de petit diamètre, afin d’éviter l’entrée d’aliments ou de poils dans les cavités dentaires.
Aspect des gencives après suture :
(photo à venir)
Un traitement antalgique et antibiotique est prescrit pendant dix jours, au terme des desquels un contrôle est effectué par le vétérinaire. L’appétit revient rapidement, en moins de 24h la plupart du temps. L’absence d’incisives ne gêne pas le lapin qui compense en effectuant la préhension des aliments avec ses lèvres.
Aspect des gencives après cicatrisation (un an après intervention):
Risque anesthésique : il est inhérent à toute anesthésie générale (allergie aux anesthésiques employés, arrêt cardio-respiratoire, etc.),
Fracture dentaire : une incisive peut casser au moment de l’extraction. Cela peut arriver si la dent est longue, déformée, fragilisée ou si ses attaches n’étaient pas suffisamment sectionnées avant extraction. Les incisives vestigiales sont notamment concernées en raison de leur petitesse. Si la fracture a lieu à la base de la gencive, l’extraction devient plus difficile et doit parfois être reportée,
Repousse de la dent : même lorsque l’extraction est réalisée correctement, il peut arriver qu’un petit morceau de tissu germinatif soit encore présent et entraîne la repousse de l’incisive, parfois dans une direction anormale, dans les semaines suivant l’intervention. Une seconde extraction corrige le problème définitivement.
Repousse de l’incisive inférieure gauche et de l’incisive vestigiale droite après extraction :
PHOTOS 13 ET 14 : repousse des deux incisives vestigiales, remarquée par les propriétaires deux ans après leur extraction.
Crédits photos : Dr. Julien Goin.