La cage, un habitat à bannir ! Les exceptions et comment la recycler.
Mise à jour 05/07/2017
Par Gwenaëlle et Lorène

Introduction

La vie en cage est l’exemple type du mode de vie néfaste pour les lapins de compagnie, autant à moyen qu’à long terme. Cet habitat commun, souvent peu onéreux, permet rapidement, facilement de protéger un lapin des dangers d’un environnement non sécurisé et des bêtises qu’il pourrait faire, d’où sa trop grande popularité.

Si dans notre langage courant l'expression "cage à lapins" désigne un logement trop petit et dans lequel les habitants sont entassés, c'est bien qu'au moins inconsciemment, tout le monde sait qu'une "cage à lapin" n'est vraiment pas un habitat enviable. Il n'y a donc aucune raison de l'imposer à un animal de compagnie.

Des études en ont révélé les incidences négatives

La Rabbit Welfare Association (association qui s’occupe du bien-être des lapins en Grande Bretagne) a lancé avec des vétérinaires et des experts du comportement animal une campagne intitulée « A hutch is not enough » que l’on peut traduire par « un clapier n’est pas suffisant ». Une cage est l’équivalent d’un clapier.
Dans le journal de l’association en février 2008, le Dr Shirley Seaman indique clairement que le confinement en clapier ou petite cage ne convient absolument pas aux lapins. Des études ont montré que des lapins en cage sont plus exposés aux maladies et aux accidents du dos. Pour information, les recommandations de la Rabbit Welfare Association sont une cage de 180x60 cm + un parc. D'autre part la loi fédérale Suisse précise que l'habitat du lapin doit faire entre 3.4 m2 et 9.3 m2 et contenir au maximum entre 3 et 5 lapins.

Exemple d'enclos offrant un espace correct pour la semi-liberté :


Bien loin d’offrir un espace d’exercice indispensable à son équilibre psychologique et à sa santé, de lui permettre tout naturellement de courir et sauter, la vie en cage est lourde de conséquences pour un lapin :

Cette liste n’est pas exhaustive et il est évident que la réduction drastique d’activité prédispose à une fragilité générale pouvant s’exprimer sous la forme de pathologies très diverses.

L’enfermement nuit à toute forme d’éducation

L’espace offert par une cage étant bien insuffisant, même si le lapin bénéficie de sorties quotidiennes, c’est également un grand facteur d’échec à l’éducation à la liberté. La frustration ou l’apathie du lapin seront telles que les sorties ne pourront que difficilement être propices à l’exploration et la surveillance du territoire couplées à l’apprentissage des règles d’éducation. Pour apprendre, il lui faut avant tout être dans de bonnes conditions, ainsi seulement il sera réceptif.

La vie en cage ne favorise pas non plus l’apprentissage de la propreté. On pourrait penser qu’un si petit espace est propice pour apprendre au lapin à faire ses besoins dans sa litière. Alors oui, vivant dans un espace qui au mieux fera 3 fois la superficie de ses toilettes (soit une « grande » cage), le lapin aura vite compris quel est l’endroit prévu pour cet usage. L’utilisera-t-il correctement, c’est une autre affaire ! La propreté est toute naturelle pour les lapins sauvages, et leurs latrines sont situées à l’extérieur du terrier. Passer leur temps à côté de leurs excréments n’est donc pas du tout leur mode de vie. Par contre, en installant un enclos avec un coin litière, foin, eau, gamelle et d’un autre côté une cabane et des tapis pour se reposer et se toiletter, on recrée cette configuration dans laquelle les lapins font naturellement leurs besoins à un endroit précis. De plus, l’enfermement dans un espace si petit alimente en permanence la frustration du lapin et représente un vrai facteur d’échec à l’éducation à la propreté. Encore une fois, plus on lui permet d’exprimer son comportement naturel, moins un lapin est contrarié et plus il est disposé à écouter et apprendre des règles.

La cage, inenvisageable pour une cohabitation

Une cage ne convient pas pour un lapin, encore moins pour deux au point de les mettre gravement en danger !
Aucune relation saine ne peut se construire dans un espace aussi restreint. C’est essentiel que 2 lapins puissent se découvrir en douceur, librement, se fuir quand la situation devient trop stressante pour eux.
Les confiner ensemble dans une cage pourrait dans le meilleur des cas construire une relation basée sur la peur et l’instinct de survie (comme deux étrangers claustrophobes coincés dans un ascenseur ne trouvant pas à l’autre une tête particulièrement rassurante).
Et dans le pire des cas, loin d’être rare, les lapins pourraient s’attaquer jusqu’à se blesser gravement, même mortellement, à cause de l’impossibilité de se soustraire l’un à l’autre.
On est bien loin de la relation incomparablement enrichissante d’un couple de lapins qui ont appris et décidé à leur rythme de vivre harmonieusement ensemble.

Les clapiers d’intérieurs, cages à étages et condos, une fausse bonne idée !

Ajouter un ou plusieurs étages à l’habitat du lapin est souvent envisagé pour lui offrir un plus grand espace... sans sacrifier d’avantage de surface au sol.

On trouve pour cela des cages à étages.
La version plus « chic » en bois : le clapier d’intérieur.Il est vrai que l’armature en bois lui confère une esthétique un peu plus séduisante au premier abord, d’autant que ce genre de clapier est souvent décoré, mais malheureusement dans un style « maison de poupée » qui ne confère pas au lapin de compagnie la considération qui lui revient de droit, celle d’être vivant. On devine aussi que le bois peut vite poser un problème d’hygiène si le lapin n’est pas parfaitement propre. De plus, l’air y circule très peu ce qui peut accentuer un problème respiratoire ou participer à la prolifération de bactéries.

Enfin il y a la version « jeu de construction » : le condo.
Cette installation modulable est construite à partir d'éléments de rangement vendus prêts à monter auxquels on ajoute des attaches en plastique (serre collier), des planches, un sol et des barres de bois afin de créer des étages et de consolider l'ensemble.
Ce type d’installation est dangereux pour les lapereaux, qui pourraient se coincer la tête dans les grilles.

Ces trois types d’habitat, considérés comme une amélioration importante de la cage, ne correspondent pourtant toujours pas aux conditions de bien-être des lapins de compagnie. Les lapins ont besoin d’une superficie minimale non parcellée pour leur permettre de faire un minimum d’exercice en dehors des sorties. Les lapins aiment être perchés certes, mais ils ont avant tout besoin de bondir et se déplacer horizontalement comme ils le font dans la nature. Et si un temps le fait de devoir passer d’un étage à l’autre peut être amusant, cette contrainte permanente deviendra agaçante et néfaste.
On comprend donc qu’au même titre qu’une banale cage, ces 3 habitats, souvent onéreux, sont bien loin des recommandations de la Rabbit Welfare Association, soit une cage 180x60 cm + un parc.
Par contre, un enclos équipé d’une cabane permettra à un lapin de se percher sur son toit pour observer le territoire. Et qu’il vive encore en semi-liberté ou en liberté, votre canapé, un tabouret, une malle et bien d’autres choses seront autant d’occasions de prendre de la hauteur sur un terrain de jeux aux multiples possibilités !

Les exceptions où la cage s’avère utile :

L’accueil d’un lapereau

Si vous accueillez un lapereau si petit qu’il risquerait de se coincer la tête entre les barreaux plus espacés d’un enclos, la cage est nécessaire le temps qu’il grandisse un peu, donc 4 mois tout au plus. Un maximum d’heures de sortie chaque jour sera indispensable d’autant plus qu’il s’agit d’un jeune lapin. Jusqu’à 6 mois, voire un an il débordera littéralement d’énergie. L’adolescence et ses hormones ne feront qu’exacerber sa vivacité…et sa frustration s’il n’a pas les moyens de se défouler très souvent. Il est donc essentiel de passer à l’enclos dès que possible.

Voici quelques critères de base pour le choix de la cage et quelques conseils pour son aménagement :

Un confinement lors d’une convalescence

Pour des raisons de santé bien particulières, la cage peut être pour un temps un outil thérapeutique afin d’aider le lapin lors de sa convalescence. Après des soins médicaux consécutifs à une fracture, une luxation, votre vétérinaire pourra prescrire un confinement thérapeutique en cage, pour limiter le plus possible les mouvements de votre lapin pendant une première phase de convalescence. Dans ces cas-là, votre vétérinaire vous conseillera aussi un aménagement adapté à votre lapin et sa situation comme par exemple un Drybed tapissant le fond de la cage. Un lapin handicapé à cause d’un torticolis sévère pourra également nécessiter d’être enfermé dans ce petit espace pour y prendre ses marques et apprendre à être le plus autonome possible suivant ses capacités. Une fois plus débrouillard, il pourra alors vivre dans un enclos où il sera capable de se déplacer jusqu’à son foin, ses gamelles et sa litière. Il arrive aussi que pour une raison médicale, le lapin soit fortement médicamenté, par exemple avec l’utilisation de morphine comme antidouleur. Il peut être très perturbé, désorienté et terrorisé. Dans cette situation, se sentir confiné dans un petit endroit sûr peut vraiment l’aider à s’apaiser.

Ces configurations sont très particulières et l’important est de minimiser le stress du lapin, nuisible à sa convalescence. La peur étant aussi un facteur d’anorexie, un lapin moins stressé essayera de s’alimenter et s’hydrater seul bien plus rapidement, ce qui est primordial pour le bon fonctionnement de son système digestif. La seule règle d’aménagement qui vaille pour tous ces différents cas est de maintenir une hygiène irréprochable de la cage. Dans ces situations et grâce à l’observation de votre lapin et les conseils du vétérinaire, vous serez le meilleur juge pour créer l’organisation de la cage la plus adaptée.

Recyclage de la cage

Si vous avez déjà acheté une cage, voire avec ses petits équipements fournis (biberon, étage et râtelier en plastique à fixer), ne les jetez pas. Vous pouvez confier la cage comme ses accessoires à un refuge si vous souhaitez vous débarrasser du matériel, n’hésitez pas à contacter les bénévoles pour leur proposer ce matériel gratuit et bienvenu ! Vous pouvez aussi utiliser autrement ces équipements.

Voici des astuces pour leur donner une seconde vie :

Le bac peut servir à délimiter un coin litière/ratelier à foin. On évite ainsi la dispersion du foin :

Si le lapin est parfaitement propre et ne souille pas son foin, le bac peut devenir un bac à foin géant dans lequel le lapin s'amusera à fouiller :


Le bac de cage peut être recyclé en jardinière pour y faire pousser une mini-prairie :