La continuité des soins, facteur essentiel de la guérison
Mise à jour : 14/07/2017
Par Lorène

Lorsque nous sommes confrontés à la maladie de notre lapin, nous avons tendance à nous en remettre totalement au vétérinaire. Il nous semble évident qu’il est le seul responsable de sa guérison. Pourtant, le propriétaire de l’animal est un maillon essentiel de la chaîne des soins. Sans sa collaboration, le traitement peut échouer. Il est le porteparole du lapin, aussi bien que son auxiliaire de soins.

Être l’interprète de son lapin pour faciliter le diagnostic

Le lapin ne pouvant ni parler, ni exprimer son comportement naturel lors de la consultation, vous serez son interprète. Observez et notez toute modifi cation du comportement. Un détail peut mettre le vétérinaire sur la bonne piste. Un refus de sortir, des allers et retours intempestifs vers le bac à litière, le tri des aliments ou un excès de toilettage sont des indices qui, associés à des examens, permettront de poser le diagnostic. Pendant toute la durée du traitement, vous serez également l’allié du vétérinaire en l’informant de l’évolution de la santé de votre lapin. Votre rôle est essentiel dans la réussite du traitement et de la convalescence.

Être un aide soignant efficace

L’état de santé de votre lapin peut vous obliger à réaliser des soins ; ce qui se révèle généralement plus diffi cile qu’on ne le pense en sortant de la consultation. Très souvent, au moment de donner un comprimé, le propriétaire du lapin se rend compte qu’il n’a aucune idée du mode d’administration et qu’il est trop tard pour poser la question au vétérinaire. Assurez-vous, avant de quitter la clinique, d’avoir bien compris tout ce que vous aurez à faire et demandez, si besoin, une démonstration.. Voici quelques conseils qui vous aideront à faire face aux situations les plus fréquentes.

La règle d’or : être organisé

Quel que soit le soin à réaliser, rassemblez tout votre matériel, préparez une serviette pour poser le lapin et éviter ainsi les glissades stressantes, relisez bien l’ordonnance et préparez les doses à administrer. Entraînez-vous sur une peluche si vous n’êtes pas certain d’avoir parfaitement compris la manipulation à effectuer et familiarisez-vous avec le matériel. Lorsque votre lapin sera enfin immobilisé et prêt à recevoir son soin, il sera trop tard pour réaliser que vous n’avez pas la moindre idée de la manière dont on s’y prend pour ouvrir un conditionnement ou doser le médicament. Installezvous dans une pièce calme, si possible en dehors du territoire du lapin. De cette manière, il aura tendance à être plus docile et les soins en seront facilités.

Alimentation forcée

L’alimentation forcée, également appelée gavage, est un élément clef du rétablissement du lapin. Bien souvent, sous l’effet du stress et de la douleur, il devient anorexique. Ceci ralentit, puis bloque son système digestif tout en entraînant une lipidose hépatique souvent fatale. Nourrir un lapin refusant de s’alimenter seul est donc vital. L’alimentation forcée peut sembler un peu barbare mais avec de l’entraînement et en choisissant bien les aliments que votre lapin accepte d’avaler sans rechigner, le gavage, tout comme l’administration de médicaments, peuvent devenir un moment de complicité.

Aménagement de l’habitat

Votre vétérinaire vous donnera des consignes concernant les besoins de votre lapin. Il peut s’agir de remplacer la litière par une serviette blanche afin de contrôler les urines et d’éviter la souillure d’une cicatrice, mais cela peut aussi impliquer la création d’un véritable espace de convalescence. L’aménagement le plus délicat à réaliser consiste à confiner le lapin dans un espace si restreint qu’il lui est impossible de faire de l’exercice et parfois même de bouger. Un lapin qui souffre de syndrome vestibulaire aura besoin d’être maintenu fermement entre des coussins afin d’éviter d’épuisantes pertes d’équilibre. Un lapin souffrant de fractures sera soumis à une cageothérapie de plusieurs semaines. Ce confinement, associé à une impossibilité de se toiletter ou à une incontinence passagère, oblige à respecter une hygiène parfaite. Tous les jours, voire plusieurs fois par jour, vous devrez nettoyer l’habitat, changer les serviettes, éponger l’eau et les aliments renversés ainsi que laver et sécher votre lapin s’il est souillé.

Soins médicaux

Dans certaines circonstances, votre vétérinaire vous demandera d’effectuer des soins plus complexes. Injection d’antibiotique, hydratation forcée en sous-cutanée, flush et nettoyage d’abcès sont de véritables épreuves pour beaucoup de propriétaires. Ne sous-estimez pas la difficulté des soins. N’oubliez pas que le vétérinaire réalise ces gestes quotidiennement et que votre lapin sera probablement moins coopératif une fois à la maison. Votre manque de pratique, le stress ainsi que la mauvaise volonté de votre lapin, peuvent rendre la réalisation du soin très périlleuse. Il convient donc d’en discuter avec votre vétérinaire et de lui faire part de vos réticences ou de vos craintes. Il pourra effectuer une démonstration ou vous demander de réaliser devant lui le soin pour corriger vos gestes.

Le maintien d’une bonne hygiène, ajouté aux soins médicaux et au gavage peut se révéler être une charge trop lourde pour le propriétaire d’un lapin atteint d’une pathologie de longue durée. Si vous ne vous sentez plus capable de gérer la situation, parlez-en à votre vétérinaire qui pourra envisager d’hospitaliser votre lapin quelques jours.